L’étude CIM de référence pour la radio vient de livrer sa dernière vague d’enquêtes pour l’année 2024, celle de septembre à décembre. L’occasion de faire le point sur le status annuel des comportements audio tels que déclarés dans le Radio Audience Measurement ou RAM.

Une dizaine de sources audio y sont ainsi abordées sur base d’une question qu’on peut qualifier de très générale : « Au cours des derniers mois, avez-vous écouté… », et défilent alors les classiques FM, DAB+, Internet (y compris via des agrégateurs comme Radioplayer.be) ou télévision écoutés en live, mais aussi l’écoute en différé. "Total audio" oblige, on aborde également les différentes options musicales : offline, en streaming audio - Spotify & Co - ou via des plateformes vidéo à la YouTube. Plus les podcasts originaux, opposés implicitement aux podcasts de rediffusion, qu’on doit retrouver dans "radio en différé" : ces dernières questions n’ont pas été maintenues depuis les deux dernières vagues d’enquête radio de 2023.

Les données relatives à ces deux modes d’écoute d’écoute -podcasts et radio en différé - sont donc clôturées en 2023, plus précisément sur la période janvier-avril 2023. C’est la source Audio Time - autre étude CIM, mais ponctuelle, à raison d’une fois par an - qui fournit dorénavant l’information.

En radio, l’écoute live domine encore largement les usages. Avec une palette de plateformes différentes, mais où l’antique FM - technologie analogique pourtant décriée aujourd’hui - reste assez largement dominante. Cependant les moyens de réception évoluent : le mode FM analogique diminue en pénétration chaque année, passant de 77% en 2020 à moins de 54% en Flandre en 2024, et, dans le même temps, de 74 à 60% chez les francophones. En face, on note une croissance, logique et régulière, du mode DAB+ : pour rappel, les radios de toutes les voitures neuves vendues depuis 2021 doivent être fonctionnelles en DAB+, ce qui peut accélérer au moins un des modes de réception (ceci étant, c’est l’écoute radio à la maison qui reste la plus importante).

La vitesse de développement de la nouvelle technologie broadcast est différente selon les régions du pays, mais la croissance du DAB+ est au rendez-vous des deux côtés de la frontière linguistique.

Autre modalité d’écoute en numérique : la consommation de radio via applications ou site reste plus modeste, mais elle semble progresser régulièrement en Flandre. On note par ailleurs une montée en puissance régulière du streaming musical. Avec une pénétration très similaire selon la langue des répondants, c’est le mode d’écoute qui semble constitue aujourd’hui le challenger le plus sérieux de la radio live. Avec ses deux heures et trois quarts d’écoute quotidienne, la "bonne vieille" radio reste toutefois une valeur sûre dans l’univers du son.

L’audio reste aussi remarquablement attaché au direct live. AudioTime nous enseigne en effet que podcasts audio et écoute radio différée restent des modalités d’écoute très minoritaires. Un scénario assez différent de celui de la télévision, où la vision à la carte et le différé ont très nettement progressé ces dernières années.