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Bad news for the news

27 January 2025
Bad news for the news

Bon d’accord, son terrain ne couvre pas notre pays.

Mais comment nous imaginer épargnés par quand pratiquement tous nos voisins ont été interrogés ? Dévoilé dans le cadre du Forum de Davos, le traditionnel baromètre de la confiance Edelman (28 pays sondés, plus de 33.000 interviews en ligne) ne contient que très peu de bonnes nouvelles pour les médias.

Vus globalement, ils se situent au même niveau que les gouvernements, en bas de classement. Et lorsqu’on les examine par pilier (moteurs de recherche, médias traditionnels, médias institutionnels et réseaux sociaux), chacun d’entre eux a perdu en confiance par rapport à la mesure précédente.

Étonnamment ce sont les moteurs de recherche qui recueillent le plus de marques de confiance : c’est probablement leur côté "self-service" qui l’inspire, cette confiance, laquelle semble considérer les algorithmes qui opèrent les moteurs de recherche comme des instruments neutres…

Le Trust Barometer rejoint les résultats d’autres études en situant les médias sociaux en bas de l’échelle de confiance. Ceci étant, on sait que la méfiance n’est pas un frein à l’utilisation : on sait même (cfr. Deloitte et le Digital News Report) que les médias sociaux constituent la source principale d’information pour les moins de 35 ans dans notre pays…

Quant au personnel des médias, les journalistes, peut-être se réjouiront-ils de ne pas être les derniers dans la liste des personnes dignes de confiance : les femmes et hommes des gouvernements font en effet pire.

Malgré - ou grâce - à la crise sanitaire, les scientifiques font l’objet du meilleur indice de confiance, suivis par les enseignants.

On notera la plus-value de la proximité : si en général les chefs d’entreprise recueillent des indices de confiance très moyens (tout proches des journalistes !), mais "mon CEO", le chef d’entreprise le plus proche, figure lui dans le tiercé de tête sur ce plan. Le monde des affaires apparaît d’ailleurs sous un angle relativement positif dans l’étude. Certainement plus positif en tout cas que beaucoup d’institutions étatiques, dont l’Union Européenne.

Pour ajouter une couche, pointons la difficulté qu’éprouvent les répondants de l’étude à repérer l’info crédible: près des deux tiers estiment que ce tri devient de plus en plus difficile. Ce ratio peut varier d’un pays européen à l’autre (il est au maximum en Espagne, et au minimum européen aux Pays-Bas et en Suède), mais concerne dans tous les cas une majorité de répondants.

La tonalité générale du rapport Edelman est d’ailleurs très sombre, avec un thème récurrent et d’ailleurs très structurant pour les résultats : le ressentiment. Qui va de pair avec une méfiance endémique. Pour les médias d’information, les auteurs de l’étude prônent un retour aux faits, au détriment de l’idéologie. A voir si cela peut amener de meilleurs nouvelles à l’avenir.