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On n’a évidemment pas fini de commenter l’annonce faite par Marc Zuckerberg sur la suppression du fact-checking chez META. Mais ce buzz mondial nous donne l’occasion de revenir sur une analyse réalisée à partir des données du Digital News Report (DNR) de l’Institut Reuters de l’Université d’Oxford. Une question du DNR édition 2024 posée par rapport à différentes plateformes (dont Google Search, qui n’a rien d’un réseau social) aborde spécifiquement la fiabilité perçue pour chacune d’entre elles : "Toujours en rapport avec la confiance, dans quelle mesure est-il pour VOUS facile ou difficile de distinguer l’information fiable de celle qui ne l’est pas sur chacune des plateformes suivantes ?".
Notre graphique détaille les réponses et classe les différentes options par ordre de facilité perçue : très difficile, plutôt difficile, ni facile ni difficile, plutôt facile ou très facile. Nous les avons regroupées également en "globalement facile" et "globalement difficile. En conséquence, il est frappant de constater que la plateforme jugée la plus commode pour distinguer le vrai du faux n’est pas une plateforme sociale, mais bien Google Search : c’est probablement le choix qu’il donne entre différents liens qui inspire confiance.
Google est suivi sur ce plan par WhatsApp, qui bénéficie peut-être de sa nature communautaire et de la proximité qu’il crée entre membres : on croit probablement plus facilement des individus dont on est proche.
À l’autre bout du spectre, les supports jugés avec le plus de méfiance quant à leur rapport à la vérité sont X (ex-Twitter) et TikTok. Au moment du terrain de l’étude DNR (soit en tout début d’année 2024), Facebook était donc en troisième position du point de vue de la difficulté à apprécier la fiabilité de l’information, devançant légèrement Instagram.
Sans fact checking, les domaines META devraient logiquement reculer sur l’échelle de la confiance. Reculer jusqu’à la position occupée par X et TikTok ? Peut-être. Est-ce que cela entraînera une baisse de l’audience de Facebook et Instagram ? L’avenir nous le dira, mais jusqu’ici, en ce qui concerne les médias digitaux, comme le montre diverses études, l’absence de confiance n’est pas synonyme de désaffection. Il suffit de voir l’évolution de TikTok, en croissance régulière, malgré le scepticisme qu’affichent ses utilisateurs devant sa fiabilité.